FLORNOYSCOPE – Avril 2021

Le 1 avril 2021

Tous les mois nous vous proposerons une lettre avec les rubriques d’information Focus, Patrimoine, Allocations, Performances, dont les sujets varieront.

La version PDF est disponible ici ou ci-dessous. 

La version papier est disponible sur simple demande.

LE MOT DU DIRECTOIRE

UN VACCIN SINON RIEN

L’espoir donné par les vaccins a été douché par le désastreux profil de la réponse européenne. Le côté temporaire d’un choc sanitaire peut contenir ses effets sur l’économie, mais comme le dit le Président Macron, la réponse « diésel » de l’Europe éloigne les perspectives d’une reprise économique rapide et peut conduire à des tensions politiques et sociales importantes.

Nous percevons aussi certains aspects positifs dans la crise du Covid, comme remettre les choses en perspective et conforter notre vision du monde sur le long terme en donnant du sens à nos investissements, la place des femmes, le climat, le mieux-être. Le choix des valeurs et des zones d’investissements restent notre priorité et notre force, et les Bourses ne nous semblent pas fondamentalement surévaluées.

Le Directoire

Teddy Dewitte

FINANCE DURABLE : L’EUROPE ACCELERE AVEC SFDR

ACCOUCHEMENT LENT DE L’HARMONIE

Appelée de ses vœux par tous, l’harmonie en matière de finance responsable commence à voir le jour : lente accélération. La Commission européenne a pour ambition de réorienter les flux de capitaux vers des investissements durables en matière environnementale, social et de gouvernance. Elle a donc besoin que le concept de durabilité soit intégré dans la gestion des risques pour que la finance favorise la transparence et la vision à long terme.

Pour mémoire, les Accords de Paris avec l’objectif de 2 degrés maximum de réchauffement climatique à la fin du siècle, c’était déjà il y a presque 6 ans, le 17 Août 2015 (article 173 sur la transition énergétique pour la croissance verte). Depuis, la Commission Européenne a établi un plan d’action en 2018. En 2019, surviennent les premiers rapports techniques pour l’élaboration d’un label au niveau européen (Ecolabel) et deux règlements (2088 et 2089) imposant respectivement la publication d’informations en matière de durabilité pour les services financiers (naissance du Sustainable Financial Disclosures Regulation) et la mise en place d’indices de référence « transition climatique » et« accord de Paris ». C’est en plein COVID-19 que la taxonomie établissant un cadre pour favoriser les investissements durables voit le jour. Son application n’entrera en vigueur qu’au 1er janvier 2022. Enfin, le 10 mars 2021, c’est l’entrée en vigueur du SFDR avant même que toutes les définitions auxquelles il se réfère ne soient finalisées…

SFDR QU’EST-CE QUE C’EST ?

La première phase consiste, entre autre, à catégoriser les fonds (OPC) et les mandats en 3 grandes catégories reflétant le niveau de transparence en matière de durabilité des investissements : •Article 6 :  les OPC dont les investissement ne sont pas contraints de façon significative par des critères extra-financiers, que ces derniers existent ou pas lors de la définition de l’univers d’investissement du fonds. •Article 8 : les OPC dont l’approche extra-financière est engageante et contraignante. C’est typiquement le cas des fonds ayant déjà reçu une labélisation ISR. •Article 9 : les OPC qui ont pour but principal la contribution positive au développement durable telle que définie par le SFDR.

Les acteurs du marché ont été invités à mettre en œuvre le législation SFDR de niveau 1 ci-dessus en adaptant leur documentation et rapports, leur site internet et leurs supports marketing.

La deuxième phase, mise en œuvre le 1er janvier 2022, devra fournir plus de détails sur le contenu, notamment concernant les droits de l’homme et le climat. Elle s’appuiera sur les normes techniques réglementaires qui sont encore à venir (RTS: Regulatory Technicals Standards) de l’autorité européenne de surveillance (AES).

A terme, les exigences de publication d’informations porteront sur des concepts clés tels que : •les risques de durabilité (article 3 et 6) : communiquer dans le prospectus la politique d’intégration de ces risques dans le processus de prise de décision d’investissement mais également fournir le détail de leurs impacts probables sur les rendements des produit financiers. •l’incidence négative (article 4 et 7) : indiquer dans le prospectus si il est pris en compte ou non et pourquoi les principales incidences négatives (PIN) des décisions d’investissement sur la durabilité. •la politique de rémunération (article 5) : elle doit être publiée et cohérente avec l’intégration des risque de durabilité

Reste encore à donner les définitions exactes de ces concepts clés pour bien comprendre ce nouveau foisonnement règlementaire. Quand on sait que la première mouture du rapport des normes RTS totalisait un (pas très ESG ) 200 pages, on ne peut qu’avoir hâte d’attendre la suite !

Charles François

TRANSFERABILITE DE L’ÉPARGNE FINANCIÈRE

Trop d’épargnants ont le sentiment de se retrouver pieds et poings liés avec leur banque ou leur compagnie d’assurance dès lors qu’ils ouvrent un compte d’épargne financière. PEA, compte-titres, contrat d’assurance-vie, épargne retraite et épargne salariale sont pourtant tous transférables, à des degrés divers.

Tour d’horizon des possibilités :

TRANSFÉRABILITE DE L’EPARGNE BANCAIRE

Quels que soient les motifs, le PEA (ou PEA-PME) est transférable d’un établissement à un autre, tout en conservant l’antériorité fiscale de l’enveloppe et sans vendre les titres qui le composent. Rappelons ici que l’on ne peut détenir qu’un seul PEA (et PEA-PME) par personne, et qu’il est donc intéressant de se demander si votre banque actuelle remplie bien ses obligations de moyens en terme de services et de performance dans la gestion de cette enveloppe.

Ce principe de mobilité est également valable pour le compte titres ordinaire, moins contraignant dans sa gestion (pas de plafond, plusieurs ouvertures possibles, tout types de placement).

TRANSFÉRABILITE DE L’EPARGNE ASSURANTIELLE

Jusque-là interdit, le transfert de contrat d’assurance-vie est possible depuis la loi Pacte du 23 mai 2019 en conservant ici aussi l’antériorité fiscale. Quelques subtilités sont à connaitre néanmoins : il est possible de changer de contrat ou de courtier mais pas d’assureur. Malgré ces restrictions, il peut s’avérer intéressant de changer de courtier afin de bénéficier d’un conseil plus personnalisé et, si nécessaire, transférer le contrat initial vers un autre contrat du même assureur mais davantage adapté à vos nouveaux besoins.

Le principe est exactement le même concernant le contrat de capitalisation, qu’il soit ouvert au nom d’une personne physique ou d’une personne morale.

TRANSFÉRABILITE DE L’EPARGNE RETRAITE ET SALARIALE

Pour ce qui est de l’épargne retraite et salariale, l’arrivée du PER (voir précédentes éditions du FLORNOYSCOPE) a permis d’uniformiser et de simplifier le suivi et la gestion de ces enveloppes.

PERP et loi Madelin, souscrits depuis 10 ans ou plus, peuvent dorénavant être transférés sans frais au sein d’une enveloppe unique : le PER Individuel. Cette nouvelle enveloppe, issue elle aussi de la loi PACTE, apporte une plus grande flexibilité une fois à la retraite sur les modalités de sortie : à 100% en capital, à 100% en rentes viagères, ou une combinaison des deux.

Les deux compartiments du PER Entreprise permettront quant à eux de réunir PERCO et Article 83.

Utiliser les possibilités de transfert permet ici de réunir dans une unique enveloppe l’intégralité des contrats ouverts au cours d’une vie de travail mais également d’en optimiser la gestion en la confiant à des spécialistes des marchés financiers.

A noter, le rachat ou transfert d’un contrat d’assurance-vie pour un investissement sur un Plan d’Epargne Retraite (PER) peut être parfois très intéressant. En effet, les versements au sein du PER sont, dans une certaine limite, déductibles de vos revenus imposables, et vous bénéficiez, comme pour l’assurance-vie, d’un outil de transmission du patrimoine très efficace. Attention malgré tout aux spécificités liées au PER. N’hésitez-pas à nous contacter au 04 42 52 26 92 afin de mettre en place une ou plusieurs de ces opérations, nous nous occuperons de l’intégralité des démarches administratives et du bon suivi de celles-ci.

NOS VUES

REMONTADA DES PRÉVISIONS DE CROISSANCE

Mois de Mars en dents de scie. La première partie a clairement retardé la reprise en Europe à cause des nouveaux confinements, de la lenteur des vaccinations européennes et leur impact immédiat sur le PIB, la confiance et le pétrole. La deuxième partie du mois pourrait être qualifiée de « zone morte » avec peu de nouvelles fraîches et une perte de momentum du scenario de reflation. Pour autant, nos paris à moyen terme ne perdent pas de vue le cœur de l’histoire qui reste inchangée : à la fin le vaccin gagne et les mois d’Avril et Mai devraient voir une très forte accélération de l’activité.

Voyez plutôt, alors que les européens sont les « tortues de la vaccination », il n’aura fallu qu’un ton accommodant de la Fed et l’annonce par Joe Biden de doubler son objectif à 200 millions de vaccinations au cours de ses 100 premiers jours pour que toutes les prévisions de croissance soient revues à la hausse… de 50% ! On parle désormais de 7,1% aux US, 5,1% en Europe et 8,5% en Chine. 

Les vaccins restent très largement efficaces, même contre le variant anglais désormais dominant partout. La situation sanitaire et économique en Israël, où plus de la moitié de la population a été vaccinée en Février, est porteuse d’espoir pour les pays qui atteindront ce niveau bientôt : le UK en Avril, les US en Mai, l’Australie d’ici Juin etc.. On attend une accélération des vaccinations de l’ordre de 60% en Europe en Avril et 300% en Mai.

Alors que la Banque Centrale du Japon a pour la première fois adopté un ton légèrement moins accommodant, nous pensons que la Fed a bien en tête les leçons du « tapper tantrum » de 2013 et agira de façon très graduelle. Cela devrait se traduire par un tappering début 2022 et une première hausse de taux début 2023. En Europe cela devrait être bien plus tard en 2025.

Le marché va donc devoir choisir quel sous-jacent jouer pour exprimer ce scénario d’accélération de la reprise, d’autant que les chèques américains arriveront en Avril. Sur les actions, malgré l’entre-deux du mois de Mars, nous conservons notre positionnement de reprise des cycliques en pariant sur de bonnes nouvelles sur Avril et Mai corrélées au rythme des vaccinations et donnant une impulsion positive.

Sur les taux, la fin de l’exception permettant aux banques américaines de ne pas comptabiliser les titres d’Etat US dans le dénominateur de la formule SLR = (Tier 1 capital) / (Total leverage exposure) a fortement pesé car au lieu de mobiliser du capital supplémentaire, les banques ont vendu des US Treasuries ce qui a continué d’entrainer un peu de vente par les portefeuilles de MBS (cf. FLORNOYSCOPE de Mars 2021). Les chiffres d’inflation devraient continuer à tirer le taux US 10 ans à la hausse et on s’attend à ce que l’écart de taux  avec le 10 ans allemand se dirige vers les 220bp contre 200bp actuellement. Nous favorisons le secteur des loisirs (dont l’aérien US). En Europe, nous conservons les stratégies de portage et de compression des écarts de taux, avec une duration de portefeuille courte tout en conservant une belle part de taux variable. 

LE CAP DE LA GESTION COLLECTIVE FLORNOY

Actions

Positionnement cible :   38% (-8%) défensives, 59% (+5%) cycliques, 3% (+3%) cash

Secteurs :

renforcement : Matières Premières, Industrielles, Banques, Assurances, Médias,   Voyages & Loisirs

allègement :   Alimentation & Boissons, Télécoms, Santé, Utilities

Obligataire

Positionnement cible :  52% (+4%) taux fixe, 43% (=) taux variable, 4% (=) convertibles, 1% (-4%) cash

Rating :   42% (+6%) invest. grade, 34% (-1%) high yield, 23% (-1%) non noté, 1% (-4%) liquidités

Secteurs :   85% (+5%) finance, 9% (+1%) industrie, 3% (=) technologie , 2% (=) matériaux de base, 1% (-4%) cash