FLORNOYSCOPE – Février 2022

Le 28 janvier 2022

Tous les mois nous vous proposerons une lettre avec les rubriques d’information Focus, Patrimoine, Allocations, Performances, dont les sujets varieront.

La version PDF est disponible ici ou ci-dessous. 

La version papier est disponible sur simple demande.

LE MOT DU DIRECTOIRE

POUR LE MEILLEUR DANS TOUTES LES SITUATIONS

En 2022, nous nous marions avec nos amis de chez FERRI Gestion avec qui nous partageons nos valeurs ainsi que notre savoir-faire pour protéger et valoriser le patrimoine financier de nos clients. Ensemble, nous défendons la gestion active qui a le plus souvent permis de battre les indices, notamment dans les années compliquées. Elle nous permet également d’innover, de vous proposer de bonnes thématiques et une gestion plus en phase avec vos attentes en matière d’ESG, ce qui a son coût comme chacun sait. Cette année s’annonce difficile pour les indices et nos gérants sont déjà à la manœuvre pour défendre au mieux vos intérêts

Le Directoire

Teddy Dewitte

LA FIN D’UNE BULLE EPOQUE

Alors que nous allons pouvoir danser à nouveau en discothèque en Février, la musique accommodante des Banques Centrales s’arrêtera de façon plus brutale qu’anticipée en 2022. La Banque d’Angleterre a déjà ouvert le bal avant Noël. Nous savions tous que cela arriverait un jour mais ce qui est déstabilisant ici, c’est l’accélération du timing associé à la conjoncture. L’été dernier il était encore inimaginable d’anticiper des hausses avant fin 2023. Désormais palpables, c’est le rythme et l’ampleur de ces hausses qui comptent. Au cours de 2007/08 la Fed avait baissé ses taux de quasiment

-500bp sur 15 mois. De 2015 à 2018 elle les avait remonté de +200bp sur 36 mois pour totalement effacer ce cycle en l’espace de seulement 7 mois entre l’été 2019 et mars 2020. Les très grosses différences entre ces époques et maintenant, c’est le niveau d’inflation, l’état du marché de l’emploi aux Etats-Unis et la taille stratosphérique du bilan des banques centrales, 8,5x plus gros qu’avant la crise des subprimes pour la Fed et la BCE.

Rechercher des parallèles avec les mêmes niveaux d’inflation avant les années 90 pour prédire ce qu’il va se passer sur les marchés nous semble inopportun. L’excès de liquidités de toutes ces années a constitué de multiples bulles (immobilier, actifs physiques, crypto-actifs) et il va nous falloir vivre avec leur dégonflement au fur et à mesure que les taux réels remontent. Et ils remontent vite.

BEAUCOUP DE POLITIQUE

2022 sera marquée par une multitude d’élections présidentielles (P) ou législatives (L). Par ordre chronologique : Italie 24 janvier (P), Portugal 30 janvier (L), Corée du Sud en mars (P), France 24 avril (P) et 19 juin (L), Länders fédéraux allemands entre mars et octobre, provinces d’Australie entre mars et novembre (L), Autriche et Suède en septembre (P), Brésil le 2 octobre (P), les « Mid Terms » américaines le 8 novembre (L).

Ces échéances influencent évidemment la macro-économie et la géopolitique, comme les postures face à la crise Russie/Ukraine qui menacent directement l’accès à l’énergie pour l’Europe (le gaz via Nord Stream 2). Cela implique que, malgré l’effet de base attendu sur les prix de l’énergie entre 2022 et 2021 qui doit contribuer à diminuer le chiffre facial d’inflation, les tensions actuelles vont prolonger la montée des prix des énergies fossiles.

ET LE SANITAIRE ?

La vague énorme du très contagieux Omicron, moins mortelle, devrait avoir contaminé 60% des européens d’ici le mois de mars, rapprochant cette partie du monde de l’immunité collective tant convoitée. Elle est en revanche très dérangeante pour la Chine qui continue d’appliquer sa politique « zéro COVID » et dont les vaccins sont moins performants (pas d’ARN messager). Ce point est essentiel et pourrait être un véritable détonateur de croissance lorsqu’ils auront trouvé un vaccin domestique efficace. Le pays suit un cycle macro-économique décalé (baisse de taux) et se concentre sur la relance et la vitrine des Jeux Olympiques d’hiver de Pékin (4-20 février). A suivre notamment la révolution monétaire du e-yuan. La Chine est en avance sur la réinvention de la monnaie et y voit un axe pour ébranler la puissance du Dollar américain.

VOLATILITE, VOLATILITE, VOLATILITE

La combinaison de  hausses de taux plus nombreuses ou plus amples des banques centrales, les bruits de bottes géopolitiques et un fléchissement dans les derniers chiffres économique pointe vers une seule certitude : plus de volatilité.

Nous recommandons de favoriser la gestion sous mandat et les fonds diversifiés permettant de mieux naviguer durant cette année 2022. Ces fonds calibrent leurs allocations entre les zones géographiques et les classes d’actifs actions/obligations. Pour celles et ceux qui respectent l’adage financier « TINA » (There Is No Alternative : il n’y a pas d’autre alternative en français) qui favorise les actions, il faut se concentrer sur des fonds « blend » c’est-à-dire qui ne sont pas uniquement d’une typicité « value » ou « croissance » mais pouvant jouer la rotation sectorielle librement.

Au fait, bonne année !

Arnaud Roux

L’IMMOBILIER PAPIER : AVANTAGES ET FISCALITE

Un épargnant met souvent en concurrence son capital immobilier et son épargne financière. Nous pouvons vous aider à marier ces deux univers à travers des placements financiers qui permettent d’investir dans l’immobilier. L’épargnant investit donc dans un véhicule juridique géré par une société de gestion qui utilise l’argent des investisseurs pour investir dans des actifs immobiliers physiques.

Par la suite, après déduction des frais liés à la gestion du parc immobilier (taxe, assurance, gestion, rénovation…), les loyers sont redistribués aux investisseurs au prorata des parts détenues ce qui peut procurer des rendements annuels nets compris entre 4 et 5%.

On recense différentes natures de « Pierre-Papier » : les SCPI (sociétés civiles de placement immobilier), les OPCI (organismes de placement immobilier), les SCI (société civile immobilière) et les SIIC (foncières cotées) qui sont basés sur le même principe : épargner dans la pierre à travers une société.

Chacun de ces supports présente à la fois des caractéristiques communes et des spécificités bien particulières que nous pourrons vous présenter lors de nos rendez-vous.

Vous pouvez acquérir des parts de ces supports immobiliers en direct, ou par le biais d’une assurance vie, d’un contrat de capitalisation et d’un plan d’épargne retraite (PER), au sein d’un contrat multisupports. Ceci va permettre de bénéficier d’une fiscalité avantageuse puisque ce sont les règles fiscales de ces contrats qui s’appliqueront. Néanmoins, sachez qu’il n’est pas possible de faire un crédit pour acquérir des SCPI au sein des contrats d’assurance vie contrairement à l’achat en direct de SCPI.

LES NOMBREUX AVANTAGES DE LA « PIERRE-PAPIER » vs INVESTISSEMENT EN DIRECT

–  Plus accessible : Les associés peuvent investir avec un apport modeste contrairement à l’immobilier en direct où le montant d’investissement est très important.

–   Investissement mutualisé : La diversification des investissements en termes d’emplacement géographique (Paris, Ile-de-France, Régions et Europe) ainsi que la diversification des types d’immobilier (bureaux, commerces, logistiques, santé, locaux d’activités) permettent de répartir le patrimoine et d’en réduire les risques.

–  Cession des parts : Le marché de la revente de la pierre papier est généralement organisé selon la réglementation de l’AMF. Néanmoins, il n’est pas toujours simple de revendre des SCPI acquises en direct et le délai de revente peut même s’avérer contraignant en cas de besoin immédiat de liquidité. Ce problème n’existe pas en assurance vie / contrat de capitalisation / PER : la liquidité des SCPI est garantie par la compagnie d’assurance à tout moment. 

–    Pas de contrainte de gestion : Investir à travers une société permet de se détacher des affaires de gestion (pas de passage chez le notaire, de gestion locative, etc), ce qui n’est pas le cas dans l’immobilier en direct.

De la même manière que pour l’investissement immobilier physique, la Pierre-Papier présente néanmoins des risques : 1) pas de garantie de capital, 2) pas de garantie de dividendes

PER & IFI : UNE OPPORTUNITE A NE PAS RATER

En cas de détention de supports immobiliers (SCPI, SCI ou OPCI) via un contrat d’assurance vie ou un contrat de capitalisation par un contribuable, ces supports entrent bel et bien dans l’assiette taxable à l’IFI. Seule exception : la quote-part immobilière des fonds en euros reste exclue de l’assiette IFI.

En revanche, les investissements immobiliers au sein d’un PER sont exclus de l’assiette taxable à l’IFI ce qui en fait un atout de taille face à l’assurance vie. Cette exonération d’IFI sera appliquée jusqu’à la retraite ou âge de départ à la retraite du souscripteur.

Nos gérants privés se tiennent à votre disposition pour évoquer plus en détail ce sujet avec vous.

NOS VUES

LA MACRO

Les grandes banques centrales sont à la manœuvre, surtout la Fed, face à une inflation qui dure. Les raisons principales qui expliquent le prolongement de cette situation sont essentiellement géopolitiques mais également liées aux conséquences du COVID. Elles forcent les banques centrales à stopper plus rapidement et de manière plus marquée la politique accommodante mise en place suite au choc sanitaire. La Fed pourrait monter 4 fois cette année (+100 à 125bp) et réduire la taille de son bilan en vendant des actifs dès Juillet. En Europe, la BCE reste un peu prisonnière des déclarations de Mme Lagarde qui avait exclu toute hausse en 2022 mais cette posture pourrait craquer.

Le redémarrage de toutes les économies en même temps a fait exploser les besoins en matières premières en 2021 et on comptait sur les effets de base cette année pour que cela vienne dégonfler l’inflation. Le bras de fer de l’Occident avec la Russie sur le sujet ukrainien vient compliquer l’équation énergétique et retarde la diminution de l’inflation. Sur le front des salaires, les effets de « second tour » sont très différents en Europe (zéro tension) par rapport aux Etats-Unis où il y a moins de participation au marché de l’emploi et un niveau très élevé de l’indice de démission. Cet indice illustre la confiance des salariés américains à retrouver un emploi mieux payé ailleurs.

QUELLES REACTIONS DANS LES PORTEFEUILLES ?

Avec un tel environnement macro, les taux remontent assez violemment des deux côtés de l’Atlantique (+50bp 10 ans US, +40bp 10 ans Allemand) et forcent une rotation sectorielle majeure dans les portefeuilles actions vers les valeurs profitant de taux plus élevés (banques) ou ayant la capacité de faire accepter à leurs clients des hausses de prix qui gomment leur hausse de coûts de production (automobiles). A contrario, toutes les valeurs dites de croissance dont le calcul de prix théorique est particulièrement sensible aux taux ont et vont encore souffrir au fur et à mesure que les taux réels montent (technologie, luxe).

Face à tous ces indicateurs mal orientés il ne faut pas négliger les résultats d’entreprise que l’on attend bons car n’oublions pas la vigueur des économies soutenue par 3 moteurs : redémarrage industriel, reprise des services, utilisation par les ménages de l’énorme épargne accumulée.

Devant la rapidité de la correction des marchés depuis le début de l’année et sachant que nous sommes forcement investis (« long only »), nous avons eu tendance à désensibiliser les valeurs US (très sensibles aux taux) et à faire des arbitrages sectoriels pour favoriser les cycliques. Pour les portefeuilles thématiques ayant moins de latitude dans le choix des investissements, nous avons allégé les valeurs de croissance en faveur des pharmaceutiques et de l’alimentaire. Nous sommes positif sur les minières en gardant un œil attentif à leur impact sur les portefeuilles en matière de note ESG. Gardons en tête que la Chine pourrait surprendre très positivement cette année si elle trouve un vaccins domestique permettant d’abandonner le zéro COVID.

Côté obligataire, assez peu de changement car OMNIBOND reste insensible à la remonté de taux. Il conserve une duration courte et 41% de taux variable. La stratégie de cette année est un mixe entre du portage, des financières (plus de capital règlementaire mais des tiers2 pays périphériques) et du high yield.

TABLEAU DE BORD

LE CAP DE LA GESTION COLLECTIVE FLORNOY

Actions

Positionnement cible :   44% (-5%) défensives, 55% (+6%) cycliques, 1% (-1%) cash

Secteurs : 

renforcement : Banques, Automobile

allègement :  Santé, Consommation discrétionnaire

Obligataire

Positionnement cible :  53% (+1%) taux fixe, 41% (-1%) taux variable, 4% (+1%) convertibles, 2% (-1%) cash

Rating :   39% (-1%) invest. grade, 34% (-1%) high yield, 25% (+3%) non raté, 2% (-1%) liquidités

Secteurs :   77% (-2%) finance, 10% (+3%) industrie, 6% (+2%) techno, 2% (-1%) biens conso cyclique

  2% (=) matériaux de base, 1% (-1%) biens conso non cyclique, 2% (-1%) cash