FLORNOYSCOPE – Février 2023

Le 1 février 2023

Tous les mois nous vous proposerons une lettre avec les rubriques d’information Focus, Patrimoine, Allocations, Performances, dont les sujets varieront.

La version PDF est disponible ici ou ci-dessous. 

La version papier est disponible sur simple demande.

LE MOT DU DIRECTOIRE

MORT DU « TINA » : ON A INTERROGÉ ChatGPT

L’intelligence artificielle développée par Open AI n’a pas été en mesure de rédiger ce FLORNOYSCOPE. Non pas que l’effort intellectuel soit inhumain, mais les parades ou excuses présentées de prime abord sont sans saveur ni utilité. En tout cas pour la version actuelle. On ne peut s’empêcher de faire un parallèle avec la gestion active plutôt que passive. En effet, pendant 10 ans les taux bas, dont la moitié en territoire négatif, ont eu pour effet de flécher une grosse partie des investissements vers le private equity ou l’immobilier et laisser la part belle à la gestion passive concernant les investissements en actions ou obligations. La hausse massive des taux de 2022 a complètement changé cette donne. Le monétaire fait son grand retour et le rendement/risque de l’obligataire est devenu une véritable alternative aux actions. C’est dans ce contexte favorable que la gestion active de convictions doit s’exprimer et reprendre des parts de marché.

Le Directoire

2023, L’ANNÉE DU BIEN COMMUN

Guilhem Vidor

LE BIEN COMMUN

Depuis sa création, FLORNOY FERRI a mis au cœur de ses valeurs la recherche du Bien Commun. Fort de nos convictions, nous accompagnons avec rigueur et dévouement une large clientèle catholique à travers des diocèses, congrégations et associations. Notre approche humaniste est renforcée par notre volonté de travailler en accord avec les principes de la Doctrine Sociale de l’Eglise (DSE) et nous avons voulu développer en ce début d’année le comité éthique de FLORNOY FERRI. Somme de compétences diverses, il est composé de membres du directoire (1), de gérants privés (2), d’un gérant d’OPCVM (3), d’un prêtre (4) et un laïc engagé dans l’Eglise (5). Nous avons à cœur de rechercher à améliorer toujours davantage notre processus de gestion, résolument tourné vers la participation au Bien Commun tout en recherchant l’excellence financière. Nous appliquons avec attention les principes issus de la Doctrine Sociale de l’Eglise qui rejoignent le développement durable et la protection de notre « maison commune ». Nous avons donc réuni notre comité éthique en de début d’année pour définir les grands travaux que notre maison se veut d’accomplir dans les mois à venir.

MENSURAM BONAM : LA BONNE MESURE

A la fin de l’année 2022, l’Académie Pontificale des Sciences Sociales a publié un texte après plusieurs années de réflexion, intitulé Mensuram Bonam. Ce texte se veut un premier guide des bonnes pratiques en matière éthique à destination de la « finance catholique » et bien au-delà. Ce texte s’inspire directement des encycliques et des enseignements des papes depuis Léon XIII jusqu’à François et s’appuie sur le magistère de l’Eglise Universelle. Il reprend de manière précise près de 24 points de vigilances très concrets que les investisseurs doivent prendre en compte pour leurs investissements. Il invite surtout à se mettre en marche et à partager massivement autour de nous les bonnes pratiques d’investissements à travers des valeurs comme la solidarité, la justice sociale ou l’inclusion des plus vulnérables.

L’APPROCHE ESG

L’approche humaniste de l’Eglise englobe les critères ESG traditionnels et permet le rassemblement de toutes les personnes de bonne volonté. Nous sommes intimement convaincus de son apport positif dans le tournant éthique que souhaite (et doit) prendre le monde financier en général en cherchant autant que possible la double matérialité et la recherche de sens.

La mise en place chez FLORNOY FERRI, depuis de nombreuses années déjà, du tableau de bord éthique des investissements permet de suivre à chaque instant la réalité temporelle de chaque ligne de votre portefeuille. En effet, le développement d’un outil propriétaire de scoring, à partir de données ESG retraitées selon les principes de la DSE, est au cœur du processus de gestion du fonds FLORNOY VALEURS FAMILIALES, labelisé comme fonds d’éthique chrétienne par la Conférence des Evêques de France (6) et de ses mandats de gestion « UTILITATEM ».

Nous ouvrons le dialogue avec nos clients sur les critères de durabilité qui pourraient poser question. C’est cette volonté de transparence et de communication en amont des interrogations de nos clients qui nous permet de maintenir une relation de confiance dans la durée. La perfection n’est pas de ce monde mais nous pouvons (et nous devons) rechercher en permanence l’excellence financière de nos investissements tout en conservant une exigence morale et éthique.

Nous voulons accomplir pleinement notre vocation d’investisseur en donnant du sens au choix des supports. Nous voulions vous associer pleinement à ces réflexions qui nous animent. Nous espérons qu’une émulation collective pourra jaillir de ces travaux afin que nous prenions en compte chaque jour davantage la protection de l’environnement et le respect de l’être Humain de toutes les manières possibles.

1  Christophe Bonnasse, Teddy Dewitte 

2  Geoffroy de Sesmaisons, Guilhem Vidor 

3  Stéphane Le Rai 

4  Père Arnaud Alibert, prêtre au sein de la congrégation des Augustins de l’Assomption

5  Cyrille Brouard, HEC, ancien associé chez Mazars, co-fondateur et trésorier du fonds SELAM

6  Observatoire des Fonds d’Ethique Chrétienne, CEF

L’ASSURANCE VIE APRES 70 ANS

Arnaud Roux

Les contrats d’assurance vie ont la faveur des épargnants car ils leur permettent de transmettre des sommes importantes avec une fiscalité très allégée lorsqu’ils ont investi avant leurs 70 ans. Les sommes déposées après cet âge donnent aussi droit à certains avantages, moins connus.
Sans revenir sur tous les avantages que procurent un contrat d’assurance en termes de fiscalité et de succession, nous allons nous focaliser ici sur la particularité qui concerne les sommes déposées après 70 ans. Ainsi, en vertu de l’article 757B du Code général des impôts, les sommes investies après 70 ans ne sont soumises à l’impôt sur les

successions qu’au-delà de 30 500 €. Cela signifie que ce montant, ainsi que tous les gains issus de ce montant, se transmettent hors succession. Cet abattement fiscal de 30 500 € est commun à l’ensemble des bénéficiaires. Il se cumule ainsi avec l’abattement de 152 500 € pour les versements avant 70 ans qui s’entend lui pour chaque bénéficiaire. Passé ce montant, les sommes transmises sont soumises aux droits de succession.

Même avec un abattement fiscal moins généreux, l’assurance-vie après 70 ans maintient certains avantages : les gains générés (plus-values et intérêts) par les primes versées après 70 ans continuent d’échapper totalement aux droits de succession. Le cadre de l’assurance-vie est donc largement préférable à un investissement dans un autre produit d’épargne fiscalisé. Après 70 ans, il peut donc être judicieux de souscrire un nouveau contrat d’assurance vie plutôt que de continuer à alimenter ceux ouvert avant 70 ans. En effet, ce nouveau contrat peut être destiné à optimiser au maximum votre épargne.

Aussi, il est conseillé de choisir des bénéficiaires différents pour chaque contrat, en fonction des abattements applicables. Par exemple, léguer votre contrat ouvert après vos 70 ans à votre conjoint ne lui sera pas défavorable, puisqu’il est totalement exonéré d’impôts. De même pour votre enfant, qui bénéficiera de l’abattement de 100 000€, en plus de celui de 30 500 €. Vous pouvez ainsi choisir de transmettre le contrat alimenté avant vos 70 ans à un tiers n’ayant pas de lien de parenté avec vous. L’opération serait alors réellement avantageuse sur le plan fiscal.

Pour rappel, les 152 500 € d’abattement sur les sommes versées avant 70 ans incluent les sommes investies sur le contrat et les gains générés. L’abattement de 30 500 € sur les sommes versées après 70 ans permet, lui, de transmettre davantage hors droit de succession puisque comme mentionné précédemment les gains générés par ce montant investi, notamment s’ils sont importants, sont également exonérés. Ceci est d’autant plus vrai que l’espérance de vie est encore longue à 70 ans. Ainsi, quel que soit l’âge du souscripteur, l’assurance vie reste un outil efficace pour transmettre une partie de son patrimoine tout en allégeant sa fiscalité.

Certains contrats ouverts avant le 20 novembre 1991 bénéficient de conditions fiscales exceptionnelles. Dans ce cas l’âge de l’assuré au moment des versements n’a pas d’incidence. Le régime fiscal change selon que le titulaire du contrat a versé de l’argent avant ou après le 13 octobre 1998. Les sommes versées avant le 13 octobre 1998 sont totalement exonérées de droits de succession pour le bénéficiaire désigné. Les versements réalisés après le 13 octobre 1998, qu’ils aient été effectués avant ou après 70 ans, bénéficieront d’un abattement de 152 500 € par bénéficiaire, puis d’un prélèvement de 20 % au-delà, et de 31,25 % pour des sommes supérieures à 700 000 €.

L’investissement sur un contrat d’assurance vie après 70 ans présente donc, comme avant cet âge, un intérêt pour transmettre un patrimoine financier supplémentaire à moindre frais. Nos gérants privés se tiennent à votre disposition pour évoquer plus en détail ce sujet avec vous et vous proposer le mode gestion qui vous conviendra le mieux.

NOS VUES

Si le focus du T4 2022 était complètement dédié au pic d’inflation, ce début d’année est concentré, pour les Etats-Unis, sur le reste des chiffres macro, avec en priorité les indicateurs liés à l’emploi et les salaires et plus généralement les probabilités de récessions. Pour la Fed, l’idéal est que 2023 soit à l’instar de 2022 : une économie restant sous son potentiel et avec des signes clairs de ralentissement de l’inflation sans pour autant qu’elle ne tombe en récession. A ce titre, le PIB américain du T4 était excellent montrant un chiffre plutôt fort en surface mais traduisant surtout des reconstitutions importantes de stock par le gouvernement. Le marché anticipe pour l’instant +25bp lors des FOMC de février, mars et mai. Le risque principal, compte tenu de la psychologie actuelle du marché, semble être un chiffre qui justifierait un prolongement du choc monétaire de la Fed. En effet, les données dites « soft » comme les sondages d’entreprises, semblent influencées par les craintes de récession et dépeignent un panorama plus pessimiste que ne le révèlent les données « hard » telles que le PIB ce qui donne du confort au marché qui se réjouit d’un scénario avec une économie en ralentissement sans fracas.

Les résultats d’entreprises US du T4 sont en ligne et peu spectaculaires, reflétant les révisions importantes que nous attendions en 2023. Il est intéressant de noter que peu importe l’issue du résultat annoncé, la réaction en bourse est quasiment la même. Cela traduit 2 choses : un positionnement long et le fait que les investisseurs se soucient des perspectives liées à la croissance à venir.

Du côté Européen, le retard accumulé au démarrage du resserrement rend la situation plus lisible pour l’instant : hausses de +50bp attendues par la BCE jusqu’au niveau de 3,25%. Avec la réouverture de la Chine et l’appel d’air sur les matières premières telles que le cuivre, l’aluminium ou le pétrole, il est probable que le ton de la BCE restera très ferme et vigilant vis-à-vis de l’inflation.

Toujours en Europe sur la micro, le plan « Net Zero Industry Act » exprimé à Davos par Von Der Leyen est la réponse de taille de l’Europe à l’ « Inflation Reduction Act » américain pour protéger son industrie. Si l’impact en bourse sur les valeurs liées aux énergies renouvelables n’est pas évident, nous pensons qu’il convient d’augmenter le fonds de portefeuille sur ces valeurs, notamment les producteurs de pompes à chaleurs, car dès que les flux seront tangibles ils devraient être assez massifs. En résumé, nous restons globalement positifs sur les actions et continuons à parier sur une surperformance des bourses Européennes vs Américaines compte tenu du différentiel de valorisation et de dynamique de révision des résultats d’entreprise en 2023.

Sur l’obligataire nous avons encore réduit un peu notre biais à la hausse des taux en Europe et au contraire avons coupé le long tactique UST. Nous avons surtout déployé du risque sur le crédit Investment Grade (IG) et les émergents.

TABLEAU DE BORD

LE CAP DE LA GESTION COLLECTIVE FLORNOY

Actions

Positionnement cible :

46% (-5%) défensives, 51% (+8%) cycliques, 3% (-3%) cash

Secteurs :       renforcement :  Banques, Voyages & Loisirs, Industrie

                      allègement :      Alimentation & Boissons, Santé

Obligataire

Positionnement cible :   53% (-1%) taux fixe, 44% (=%) taux variable, 1% (=) convertibles, 2% (+1%) cash

Rating :     38% (-2%) invest. grade, 41% (=%) high yield, 19% (+1%) non noté, 2% (+1%) cash

Secteurs :    80% (+1%) finance, 10% (+1) industrie, 4% (-1) techno/com, 2% (=%) biens conso cyclique, 1% (=) matériaux de base, 1% (=) énergie, 2% (+1%) cash