FLORNOYSCOPE – Juin 2021

Le 1 juin 2021

Tous les mois nous vous proposerons une lettre avec les rubriques d’information Focus, Patrimoine, Allocations, Performances, dont les sujets varieront.

La version PDF est disponible ici ou ci-dessous. 

La version papier est disponible sur simple demande.

LE MOT DU DIRECTOIRE

SURÉPARGNE COVID : LA CONFIANCE EST D’OR

Si les américains ont bien reçu et dépensé leurs chèques, leur épargne totaliserait 3000 milliards de dollars, soit un plan de relance à elle seule ! Les français ont également fait gonfler leur bas de laine à hauteur de 160 milliards d’euros selon l’OFCE. L’institution estime qu’il suffirait que 20% de cette manne soit dépensée pour gagner 1.5 à 2% de croissance en plus et 0.7% à 1% de chômage en moins. Colossal. Le comité économique de Flornoy penche du côté optimiste quant au « ruissellement » de cette fraction d’épargne qui permettrait de soutenir les bourses mondiales. Il sera donc essentiel de booster la confiance si précieuse des citoyens-consommateurs pour la dépense de leur épargne. Adieu hausses d’impôts et réformes rigoristes. A bon entendeur, à un an des présidentielles françaises!

Le Directoire

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Teddy Dewitte

BONJOUR e-DEVISES, AU REVOIR CRYPTO-ACTIFS ?

CBDC

Préparez-vous à lire ces initiales souvent dans les mois à venir. Elles signifient « Central Bank Digital Currency » ou monnaie digitale de banque centrale. C’est le nouvel enjeu majeur de la course à la suprématie économique des grandes puissances et, un peu comme pour la 5G, c’est la Chine qui est devant !

Les pays avec des projets de devise digitale sont au nombre de 70. Les plus avancés en la matière sont les Bahamas, unique pays à ce jour à avoir lancé officiellement en Octobre 2020 sa devise le « Sand Dollar » (dollar sable) après un test concluant dans l’île Exuma de décembre 2019 à octobre 2020. Suivent, à une échelle plus impressionnante, la Chine, la Corée du Sud, la Thaïlande, l’Ukraine, la Suède et l’Arabie Saoudite. Ils ont tous fait des tests

grandeur nature de leur « e-devise ».

La Chine viserait les Jeux Olympiques d’hiver de Beijing en février 2022 afin de lancer officiellement son e-Yuan actuellement en test depuis avril 2020 dans 4 villes majeures du pays : Shenzhen, Suzhou, Chengdu et Xiong’an (ville satellite de Beijing). L’objectif serait que les participants aux Jeux téléchargent la bonne application qui leur permettra de régler leurs hôtels, billets, nourriture, souvenirs etc… avec la nouvelle devise numérique chinoise.

Face à ce leadership affirmé et la menace qu’il représente pour la suprématie du roi Dollar, les Etats-Unis ont décidé d’accélérer, comme en témoignent les déclarations récentes de Jérôme Powell et Janet Yellen. La Fed de Boston et le MIT planchent depuis l’été 2020 à une plateforme qui pourrait assurer les mouvements, le stockage et le règlement des transactions en dollar numérique. Les premiers résultats officiels sont attendus pour Juillet 2021. C’est demain.

QUEL RAPPORT AVEC LES « CRYPTODEVISES » TELLES QUE LE BITCOIN ?

Les mouvements à la baisse des BitCoins, Ether, Dogecoin et autre « CryptoDevises » sont le reflet naturel de la (re)prise de contrôle des États sur l’aspect régalien et monopolistique des monnaies. On a bien vu la fermeté de la Chine face au BitCoin et consœurs dont la valeur avait atteint un point culminant à 2500 milliards de dollars. Montant certes impressionnant pour un actif, mais finalement très petit pour une monnaie, qu’elles ne sont pas ! Cela sera tout l’enjeu pour l’avenir de ces actifs : comment exister alors que leur image s’est construite autour de la notion de monnaie ? Ce créneau sera bientôt occupé par les véritables monnaies numériques des états, enfin déterminés à occuper cet espace.

La technologie sur laquelle reposent les « cryptodevises » est certes très intéressante, mais par forcement assez véloce pour supporter « au moins 300.000 opérations par seconde » comme le rappelle le cahier des charges du projet chinois. L’autoritarisme digital est peut-être une nouvelle motivation ou tentation de certains États pour un « anonymat contrôlable » des paiements. En revanche, cela pose une difficulté supplémentaire pour les démocraties par rapport à la Chine qui peut moins s’embarrasser, voire s’affranchir, de cet aspect. Les États-Unis peuvent encore gagner cette course à la « e-devise » et rester fidèles à la collaboration avec leurs alliés, un élément central de la politique étrangère de Joe Biden. Il ne faut pas qu’ils se contentent de développer un dollar numérique, mais qu’ils collaborent à la création d’un euro numérique, d’une livre numérique et d’un yen numérique. Alors la puissance de feu combinée de ces monnaies permettrait de combler rapidement le fossé perdu de l’innovation.

RESTE LA QUESTION DES RISQUES

Ruées vers les banques pour retirer l’argent et le transformer en e-devise, manque de cadre réglementaire, risques de cybersécurité, difficulté accrue pour tracker les flux transfrontaliers et pour les contrôler. L’usage définit la norme. Plus ces devises seront disponibles rapidement et d’une manière ergonomique, plus rapidement un nouveau standard pourra s’imposer et cette fois-ci les Tweets d’Elon Musk ne risquent pas de faire varier les courts de 10% ou plus.

Stéphane Dodens

L’ASSURANCE VIE

DE L’INTERET DE L’ASSURANCE VIE EN GENERAL

Le succès à terme de la gestion d’un portefeuille titres se mesure à l’aune de sa performance après impôt. C’est pourquoi une approche fiscalement efficiente de la gestion d’un compte titre est primordiale pour en maximiser le rendement. L’une des solutions les plus adaptées est sans contexte le contrat d’assurance-vie qui permet une grande souplesse d’investissement tout en offrant une fiscalité différée, voire réduite, des revenus mobiliers avec de surcroît une protection maximale des actifs sous-jacents. En outre, l’assurance-vie est également l’outil idéal pour organiser une dévolution successorale, tant par la souplesse qu’offre la clause bénéficiaire du contrat que par sa fiscalité.

Hors assurance, plus-values et revenus sont fiscalisés de manière systématique alors qu’au sein du contrat, les plus-values et les revenus ne sont pas fiscalisés. La fiscalité ne s’applique qu’en cas de rachat partiel ou total et à un taux privilégié.

Au niveau de la planification successorale, l’assurance-vie est particulièrement adaptée dans l’organisation d’une dévolution pour cause de décès. Le preneur du contrat a bien sûr le choix du ou des bénéficiaires mais il peut aussi le modifier en tout temps et surtout offrir à ces bénéficiaires des avantages fiscaux significatifs par rapport à la simple application des barèmes de l’impôt de succession ordinaire.

Il faut souligner que l’assurance-vie ne fait pas partie du patrimoine successoral. Les prestations qui découlent du contrat seront traitées en dehors de la succession. Le capital échoie aux bénéficiaires indépendamment du règlement de la succession et ce, même en cas de répudiation de cette dernière (si grevée par un passif important par exemple). Il faudra toutefois veiller à ne pas léser les droits des héritiers réservataires. D’autre part, il ne faudra pas abuser de ce droit et il ne saurait être question d’organiser son insolvabilité en plaçant son patrimoine dans un contrat d’assurance-vie.

VERSION LUXEMBOURGEOISE

L’assurance-vie de droit luxembourgeois offre tous les avantages qui viennent d’être décrits. Elle offre même d’avantage car elle assure une protection optimale des souscripteurs. Le mécanisme est plus connu sous le nom de « triangle de sécurité » constitué par la compagnie d’assurance d’une part, de la banque dans laquelle les actifs sont déposés d’autre part et du Commissariat aux Assurances du Luxembourg de troisième part. Ce mécanisme assure que le dépôt des actifs sous-jacents du contrat, représentatifs des engagements de l’assureur, soient nettement séparés des autres avoirs de l’entreprise. Ils sont d’ailleurs logés sur des comptes bancaires distincts. Les actifs des clients sont ainsi séparés juridiquement de ceux des actionnaires et créanciers de la compagnie d’assurance. Le souscripteur bénéficie dès lors d’une créance privilégiée contre la compagnie en cas de défaut de cette dernière. Lorsque le contrat est émis depuis le Luxembourg, toujours en conformité avec les dispositions fiscales du pays de résidence de preneur, une protection sur la totalité des avoirs est garantie. Même en cas de faillite de la compagnie. Sur le patrimoine réglementaire, le souscripteur bénéficie d’un privilège absolu primant sur tous les autres créanciers, quels qu’ils soient, y compris les salariés de l’assureur et l’administration fiscale.

Il convient également de noter qu’en règle générale, ces contrats sont « transportables ». S’il y a délocalisation, ils sont reconnus par les administrations du nouveau pays de résidence du souscripteur. Ils répondent là-aussi aux besoins de mobilité internationale.

Enfin, le contrat d’assurance-vie de droit luxembourgeois offre un choix d’investissement particulièrement important. Ceci permet de trouver des solutions adaptées aux besoins des souscripteurs afin d’atteindre le rendement espéré et d’apporter une réponse à la fois à la baisse des taux et à la réduction des garanties.

Nos gérants se tiennent à votre disposition pour évoquer plus en détail ce sujet.

NOS VUES

« TAPER » OU PAS ?

Mois de transition et de consolidation, les marchés ont eu des difficultés a appréhender le mois de Mai. Tiraillé entre d’un côté la possibilité d’un ralentissement des achats d’actifs par les banques centrales (le « tapering ») suite à l’envolée des chiffres bruts d’inflation CPI et PCE et de l’autre la déception du rapport sur l’emploi dépeignant une reprise plus lente qu’espérée, le marché action n’a pas affiché de direction claire en Mai.

Côté sanitaire, le variant indien est certes très contagieux mais il est également environ 10 fois moins mortel selon les données fiables anglaises. Il ne semble donc pas en mesure de remettre en cause le scénario de sortie de crise actuel.

Désormais, les mouvements de marché devraient surtout dépendre de toute inflexion de la politique monétaire et des chiffre sur l’emploi plutôt que de l’inflation dont la vigueur est de plus en plus qualifiée de transitoire. En effet, l’analyse raffinée des indices « cœur » des mesures d’inflation révèlent une progression plutôt en ligne avec la tendance historique à +1,6% annuel contre +3,6% annuel pour le chiffre brut.

Les membres les plus influents de la Fed sont encore d’humeur accommodante mais ils font comprendre qu’il leur faudra aborder le « tapering » bientôt, probablement au moment du rendez vous de Jackson Holes fin Aout. En Europe, nous attendons la revue stratégique de la BCE et sa cible d’inflation avant de tirer des conclusions, surtout que la zone a été handicapée par le décalage sur la vaccination.

Les tensions sur les taux se sont apaisées pour revenir sur la borne basse du range 1,50-2,00% pour le 10 ans américain, mais nous pensons que cela est temporaire. En effet, comme la Fed a dit clairement qu’elle souhaite laisser l’inflation et le plein emploi dépasser la cible qu’elle se fixe habituellement, nous partageons l’avis de plusieurs grandes banques que le taux terminal cible du 10 ans américain devrait se situer entre 2,50% et 3,00% d’ici fin 2022, début 2023. Ce changement drastique d’environnement sur les taux a de nombreuses implications pour le marché action : la réévaluation des actions de type croissance (l’actualisation des flux s’effectuant avec des taux plus hauts) , l’environnement favorable aux financières en particulier et aux actions « values » en général.

TABLEAU DE BORD

LE CAP DE LA GESTION COLLECTIVE FLORNOY

Actions

Positionnement cible :   44% (-2%) défensives, 54% (+1%) cycliques, 2% (+1%) cash

Secteurs : 

renforcement : Banques, Consommation discrétionnaire, Alimentation & boissons

allègement :     Automobiles, Matériaux de base, Technologie.

Obligataire

Positionnement cible :  57% (+2%) taux fixe, 38% (-2%) taux variable, 4% (=) convertibles, 1% (=) cash

Rating :   40% (-1%) invest. grade, 31% (-2%) high yield, 28% (+3%) non noté, 1% (=) liquidités

Secteurs :   81% (=) finance, 6% (-3%) industrie, 6% (-1%) technologie , 5% (+5%) biens de conso   cyclique, 1% (-1) matériaux de base, 1% (=) cash