FLORNOYSCOPE – Septembre 2021

Le 1 septembre 2021

Tous les mois nous vous proposerons une lettre avec les rubriques d’information Focus, Patrimoine, Allocations, Performances, dont les sujets varieront.

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LE MOT DU DIRECTOIRE

MERCI ANGELA

16 ans de pouvoir. Une incroyable longévité sans tâche. Une véritable leçon pour les politiques latins ! La suite s’écrit à partir du 26 septembre avec la forme d’un point d’interrogation au vu des intentions de votes ultra serrées entre Conservateurs du CDU, écologistes et sociaux-démocrates. Pour les marchés, c’est probablement l’assouplissement de la rectitude budgétaire allemande qui se profile. Une première depuis longtemps. Mais après le choix du Chancelier, il faudra que le Bundestag élise le chef du gouvernement, ce qui avait pris des mois en 2017. S’ajoutent la nouvelle donne chinoise, la Fed qui commence à flécher le tapering, l’Afghanistan, le variant Delta, la rentrée sociale française décisive pour les élections présidentielles de 2022… La rentrée s’annonce donc en ligne avec le temps du mois d’Août en France : nuageux!

Le Directoire

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Teddy Dewitte

LA « PROSPÉRITE COMMUNE » CHINOISE

LA GRANDE MENACE

La Chine vit un nouveau point d’inflexion majeur dans sa vie économique. Il y a 40 ans, Deng Xiaoping lançait l’idée que rendre riche un petit nombre de façon transitoire pour permettre d’atteindre la « prospérité commune » était une bonne chose. S’en sont suivies les créations des zones économiques spéciales qui ont permis une forte prospérité. Mais pas pour tous. Aujourd’hui, Xi Jinping souhaite réaligner la relation du Parti du peuple avec le secteur privé et accroitre son contrôle vite et fort. Les disparités entre les riches de l’Est et les régions pauvres de l’Ouest ou encore entre les secteurs de l’agriculture et de l’industrie sont devenues trop importantes malgré l ’émergence d’une classe moyenne

(revenu entre 15k$ et 75k$) qui atteindra 500 millions de personnes en 2025 et 5,5 millions de millionnaires. D’après le Crédit Suisse, 1% des plus riches possèdent désormais 30,6% des richesses contre 20% il y a 20 ans. Or, ces importantes disparités sont de nature à menacer le régime étatique qui a souhaité ajuster la situation au plus vite.

TEMPETE DE REGLEMENTATIONS ET PIB x2 D’ICI 2035

Alors que depuis deux ans le secteur de la technologie accumule les amendes, réprimandes et autres menaces, le couperet de l’antitrust chinois vient de tomber pour, entre autres, éviter l’addiction aux jeux vidéo véritables « opium du peuple », empêcher les monopoles, réguler les réseaux sociaux, encadrer l’utilisation des données. À un niveau plus large de l’économie, le focus du leardership chinois est de raviver la « prospérité commune » au travers l’avènement du « 3ème schéma de distribution » : la redistribution. Pour mémoire le gouvernement chinois estime que le 1er niveau est  la perception du salaire, le 2ème les taxes et commissions gouvernementales qui réorientent vers les plus démunis et vient ajouter désormais la nécessité pour les agents privés les plus riches (particuliers ou entreprises) de donner ! Tencent a d’ailleurs annoncé dès le lendemain du grand meeting du Parti la création d’un « fonds de prospérité commune » de 50 milliards de Yuan.

On peut se poser la question du bienfondé de ces grandes manœuvres alors que la Chine vise le doublement de son PIB d’ici 2035 et qu’elle est en pleine course avec les États-Unis pour la souveraineté et la maîtrise de la technologie qui façonne notre siècle. Contrairement à l’époque de Den Xiaoping, le secteur privé représente désormais 60% du PIB et 80% de l’emploi, il est donc plus risqué de le brusquer, surtout lorsque l’on compte sur le marché domestique pour assurer la croissance future. La démographie est également un problème. Contrairement au Japon, la Chine est devenue vieille avant d’être riche. Mais cela se passe à une époque où les progrès en matière de compétence, d’enseignement supérieur et d’économie des robots se sont considérablement améliorés. On peut également souligner que le pays souhaite, au travers toutes ces mesures, améliorer la qualité de sa croissance. Le Parti veut désormais voir chaque unité de PIB supplémentaire générer proportionnellement moins de pollution, d’inégalités et de dette. C’est majeur.

IMPACT POUR LES MARCHES

Ces changements visent comme toujours avec la Chine le long terme. La grande dépendance du secteur du luxe à la Chine (30% des ventes et des prévisions qui visaient 50% en 2025) a encore été illustrée avec les corrections de ces derniers jours. Il est certain que les nouvelles mesures réglementaires contre les excès de richesse auront un impact sur les perspectives du luxe. Pour autant Ces effets de bords et changements abrupts ne doivent cependant pas faire perdre de vue le potentiel colossal du marché action chinois, même si la croissance du pays oscillera désormais vers 4% à 5% (chiffres pour atteindre le doublement du PIB en 2035). A noter d’ailleurs que pour la première fois, le géant de la gestion d’actif BlackRock traite la Chine dans ses allocations tactiques distinctement de la section pays émergents. Les nouvelles technologies plutôt que les industries traditionnelles devraient fortement aider la qualité de la croissance et l’avènement de cette « prospérité commune » sur la prochaine quinzaine d’années.

Jean-François Carour

QUELLE FISCALITÉ APRES 2022 ?

Les finances des Etats post-Covid sont éprouvées après avoir soutenues les entreprises et les particuliers pour éviter ce qui aurait pu être le pire des cataclysmes économiques et financiers. Nous ne comptons plus les centaines de milliards mis à disposition et qui permettent à l’économie publique et privée de repartir. Ceci vient s’intégrer à un autre défi que la planète doit relever, celui du changement climatique et de la transition écologique. Et là, la situation est encore plus complexe : choix industriels, décisions fortes aux conséquences certaines sur l’évolution de nos modèles sociétaux. La France a également ses propres réformes à accomplir : notre système des retraites, de santé et de dépendance, promouvoir l’égalité des chances passant nécessairement par notre système éducatif et de

formation tout au long de la vie professionnelle, intégrer dans notre modèle de contrat social le travail à distance, …. Les années qui s’annoncent seront celles de choix impactant nos modèles de développement et de vie avec des risques de toute nature à anticiper pour choisir les voies les plus stabilisantes pour les générations à venir. Nous serons tous concernés par cette volonté et nos actes seront jugés sur ces bases.

DE QUOI PARLE T-ON EN CHIFFRES ?

Les pertes économiques mondiales de la COVID-19 sont évaluées à 8500 milliards $. Les plans de relance européens sont estimés à plus de 2 000 milliards € et en France, le nôtre dépasse les 100 Milliards €.

Déficits, dettes publiques et privées ont explosé mais c’est repousser à plus tard l’échéance… un jour, il faudra bien rouvrir les yeux pour les générations futures et alléger ce fardeau financier. On évalue à plus de 11 000 milliards € le coût de la transition écologique en Europe : comment les Etats vont décider ces grandes orientations nécessaires aux changements ?

QUI VA PAYER ET A QUELLE SAUCE AIGRE OU AIGRE-DOUCE ?

On commence à lire les lanceurs de la révision de la fiscalité à la hausse, notamment envers tous ceux qui ont bénéficié des plans de relance, les détenteurs de capitaux qui ont bénéficié des plans du soutien des Banques Centrales, les défenseurs de la justice sociale pointent leur nez et pourraient à nouveau agiter leurs gilets jaune… Plusieurs pays européens ont des élections prochaines et ce débat de la fiscalité va être relancé.

Que peut-il se passer en France après les élections présidentielles ? Tout dépendra de « l’heureux élu » mais plusieurs sujets seront débattus :

•Un IFI élargi ou le retour de l’ISF

•La taxe d’habitation va disparaitre mais les taxes foncières peuvent être un levier pour fiscaliser la propriété

•Maintien de la Flat tax ou réintégration des revenus de capitaux au barème

•Hausses des prélèvements sociaux

•Disparition ou plafonnement de l’exonération de la plus-value de la résidence principale

•Hausse des droits de succession

•Disparition des avantages de la transmission en assurance Vie

Les recommandations et les idées nouvelles ne manqueront mais nous pouvons déjà lire des rapports préconisant la hause de la fiscalité. Le dernier en date est celui d’Olivier Blanchard et Jean Tirole « Les grands défis économiques ». Ce qui nous parait acquis, c’est que rien ne sera à l’identique d’aujourd’hui.

Et si nous avions un Président favorable à la baisse de la fiscalité, à la réduction de la dépense publique, à la simplification administrative pour tous, à l’avancée des réformes et à l’équilibre social de notre modèle ? Réponse le 24 avril 2022 !

QUE FAIRE EN ATTENDANT NOTRE FUTUR REPRÉSENTANT DE LA NATION ?

Préserver de la flexibilité dans ses choix de supports, privilégier les enveloppes patrimoniales qui permettent toujours de capitaliser les revenus et plus-values des capitaux et prendre date avec les solutions d’investissement. Nos gérants privés se tiennent à votre disposition au 01 42 86 53 05 pour vous accompagner sur tous ces sujets patrimoniaux et pour gérer au mieux vos actifs dans ce contexte.

NOS VUES

LA RENTRÉE, CA SERA POUR FIN SEPTEMBRE

Sur les taux, la psychologie de marché a appuyé là où ça faisait mal pendant l’été, à savoir sur l’énorme positionnement vendeur (taux haussier) du marché provoquant des stops importants sur le 10 ans américain qui a traité jusque 1,19% alors qu’il arrivait de 1,50% début juillet. Depuis, le durcissement du ton des banquiers centraux qu’attendait le marché s’est matérialisé à la fois aux États-Unis mais également en Europe. La trajectoire moyen terme peut donc reprendre avec un taux terminal du cycle qui devrait atterrir entre 2,50% et 3,00% fin 2023. Le timing de la remontée des taux a été retardé dans le consensus des prévisions car Jérôme Powell a souligné une grande nuance dissociant le ralentissement des achats d’actifs (tapering) et la montée des taux. A ce titre, l’intervention du patron de la Fed a été interprétée comme plus accommodante (« colombe ») que les derniers commentaires de ses collègues « faucons ». Sauf que la majorité du pouvoir de la Fed réside plutôt entre les mains de « colombes ». On en revient donc à une politique monétaire qui sera totalement dépendante des chiffres de d’emploi et notamment des minorités, pour mesurer si, malgré le variant delta, les américains sont retournés au travail. L’inflation quant à elle ne fait certes pas consensus, mais il est désormais très clair que la Fed n’y sera que très peu sensible avant au moins 2022. En clair, le prochain FOMC étant le 22 septembre et les élections allemandes le 26 septembre, on devrait être « tranquille » jusque ces dates. La rentrée c’est pour fin septembre !

Fort de cet environnement macro-économique, nous restons positifs sur les actions, même si tactiquement nous avons augmenté notre part d’actions défensives plutôt que cycliques et attendons le bon moment pour redéployer les poches de cash constituées cet été. Nous pensons que le « stockpicking » aura une part prépondérante dans les semaines à venir. Concernant le secteur du luxe, les valorisations de début Août, avant les propos des dirigeants Chinois, ne laissaient certes pas de place à la moindre mauvaise nouvelle. A ce stade, nous ne renforçons pas nos positions dans les baisses et les allégeons plutôt sur les rebonds en attendant les déclarations des ténors du secteurs à l’approche des prochains résultats.

TABLEAU DE BORD

LE CAP DE LA GESTION COLLECTIVE FLORNOY

Actions

Positionnement cible :   50% (+2%) défensives, 44% (-7%) cycliques, 6% (+5%) cash

Secteurs : 

renforcement : Santé, Médias

allègement :     Pétrole, Automobiles

Obligataire

Positionnement cible :  54% (-1%) taux fixe, 38% (-1%) taux variable, 3% (-1%) convertibles, 5% (+3%) cash

Rating :   37% (-4%) invest. grade, 30% (=) high yield, 28% (+1%) non noté, 5% (+3%) cash

Secteurs :   80% (-1%) finance, 5% (-1%) industrie, 5% (=) techno, 4% (-1%) biens de conso cyclique, 1% (=) matériaux de base, 5% (+3%) cash